Deux pasteurs consacrés en septembre

©Alain Grosclaude
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©Alain Grosclaude

Deux pasteurs consacrés en septembre

Engagement
Les pasteurs Quentin Beck et Micha Weiss seront consacrés dans l’Église réformée évangélique du canton de Neuchâtel (EREN) le dimanche 7 septembre, à 17h30, au temple du Locle. Faites leur connaissance.

Quel a été votre parcours de foi?
MICHA WEISS: J’ai grandi à Montmirail, dans la communauté Don Camillo, alors on peut dire que je suis tombé dedans tout petit. À l’école secondaire, je n’avais plus trop envie de participer aux activités chrétiennes, mais c’était une évidence de m’inscrire au KT en 11e. C’est là que le déclic a eu lieu, lors du camp de ski organisé par le groupe des jeunes de la paroisse de l’Entre-deux-Lacs. J’avais l’intuition que Dieu m’appelait à le suivre.
QUENTIN BECK : Je suis né un 25 décembre, c’est peut-être un signe avant-coureur de ma vocation! Ma famille est réformée culturellement, c’est-à-dire au niveau des valeurs. Mes parents désirant que je reçoive une instruction religieuse, j’ai suivi mes années de catéchisme tout en conservant une certaine distance avec l’enseignement reçu. Par la suite, j’ai donné le catéchisme en tant que moniteur et rejoint le «Buzz», le groupe de jeunes de la paroisse de l’Entre-deux-Lacs. Mon approche a alors évolué. Ces expériences ont revêtu une grande importance pour moi. Je me suis davantage laissé toucher par le message du Christ, mais aussi par l’importance de le faire connaître. Néanmoins, c’est dans mon implication comme responsable du Buzz, qui fait suite au KT, que ma foi a grandi de manière décisive.


Qu’est-ce qui vous a conduits au pastorat?
M. W. Depuis ce camp de ski en 11e, j’avais à coeur de vivre ma vie avec Jésus, mais il m’a fallu tout un cheminement pour savoir comment. J’ai pris une année sabbatique, car je n’arrivais pas à choisir entre devenir enseignant ou éducateur social. Je n’ai pas pensé au pastorat jusqu’à ce qu’une psychologue en orientation professionnelle me questionne sur ce métier, connaissant ma foi et mon intérêt pour la théologie. Cela a été un déclic: le pastoral s’est alors imposé comme une évidence.
Q. B. Parallèlement à ces expériences en Église, j’ai commencé une formation théologique dans la Faculté catholique de Fribourg. C’était une démarche de recherche personnelle pour mieux comprendre ma foi, sans intention de devenir pasteur. Néanmoins, c’est durant mes études à Fribourg et par mon engagement dans le groupe de jeunes que mon intérêt pour le ministère pastoral s’est éveillé et que le sentiment d’y être appelé a grandi. J’ai donc entrepris un master, à Lausanne et Genève, Facultés protestantes. Ces expériences m’ont permis de découvrir la possibilité de me mettre au service de Dieu et des autres.


Que signifie cette consécration?
M. W. Cela fait longtemps que cette vocation de pasteur pousse en moi. Au début, je l’ai gardée pour moi. Je n’osais pas parler du fait que je pensais que Dieu m’appelait au ministère. Cette consécration veut dire que ma démarche est prise au sérieux, que ma vocation interne est reconnue en externe, autant mon «oui» que le fait d’avoir les compétences pour exercer ce métier. Il y a eu différentes étapes de confirmation et de reconnaissance dans mon parcours. Celle-là, publique, devant Dieu et l’assemblée, est importante
Q. B. C’est un engagement auprès de Dieu et de l’Église dans son aspect universel. Elle marque aussi une reconnaissance de ma vocation autant par rapport à mes collègues qu’aux paroissien·nes. Je me sens appelé et en même temps accompagné


Comment souhaitez-vous colorer votre ministère?
M. W. Je ne veux pas amener seulement des réponses. Je veux continuer à me questionner, assumer mes doutes et aussi poser les bonnes questions aux personnes pour les faire avancer, les bousculer, les surprendre, comme Jésus qui a posé énormément de questions aux gens qu’il a rencontrés. 307 questions sont répertoriées dans les Evangiles…J’aime créer des liens avec les paroissien·nes régulier·ères, mais également avec celles et ceux qui viennent moins souvent ou à qui l’Église ne parle pas. Je veux les accompagner. Le christianisme fait d’autant plus sens dans le côté chaotique de la vie. J’aime les termes de «formation spirituelle dans la vie», qui rapprochent de Dieu, de nous-mêmes, mais aussi des autres, et qui nous engagent, dans le service et pour la justice. La vie chrétienne devrait être une quête pour devenir plus aimant•e
Q. B. Mes études dans une Faculté catholique, mon stage dans une paroisse de sensibilité évangélique puis mon année de suffragance m’ont permis de découvrir plusieurs façons de vivre la foi et manières de célébrer. J’ai envie de garder cette ouverture, cet oecuménisme, de rejoindre les gens tout en restant qui je suis
Ma conception du ministère n’est pas d’être devant et de tirer la paroisse, mais de cheminer avec la communauté, d’accompagner, de soutenir. J’aimerais aussi rendre Dieu, la Bible, les célébrations, la spiritualité accessibles aux personnes qui ne vont pas aux cultes du dimanche matin, rejoindre ces gens qui ne sont pas des habitués, créer des ponts en valorisant les compétences de chacun·e. J’aimerais prendre soin de l’aspect communautaire, mais aussi questionner: que faut-il garder? De quoi peut-on accepter de se séparer?


Pourquoi avoir rejoint le Service interparoissial d’accompagnement de la jeunesse (SIAJ)?
M. W. J’avais l’envie de cheminer avec les jeunes encore en recherche, de les accompagner au début de leur vie d’adulte comme je l’ai été. Je n’aurai pas seulement la posture d’enseignant. Les questions des jeunes et les discussions de groupe me feront aussi avancer: nous ferons un bout de chemin ensemble. Le christianisme a des ressources incroyables à offrir pour trouver une paix et un ancrage face au stress et à l’anxiété des jeunes.
La vie communautaire est un des moments les plus importants du KT avec ses repas partagés et ses temps informels durant lesquels on apprend à se connaître, on a des réflexions et des partages plus légers. C’est aussi cela, l’Evangile: Jésus l’a vécu de manière exemplaire. Si j’ai une réputation de bon vivant comme lui, ça me va!
Q. B. Dès ma suffragance dans la paroisse des Hautes Joux, j’ai travaillé avec la jeunesse. Cela a toujours fait partie de mes priorités dans mon ministère. Au sein du Buzz, j’avais vécu la foi de manière communautaire. On m’avait donné une place et permis d’expérimenter. Cela avait été précieux pour moi, ce fut un moment très important dans mon chemin de foi. J’ai à coeur d’offrir à mon tour cela aux jeunes et aussi de partager ce que j’ai reçu.
Ils sont à un âge charnière, compliqué, où tellement de choses se passent. C’est un privilège de cheminer avec ces jeunes qui sont en train de se découvrir, de leur offrir une oreille attentive et des lieux où ils sont en sécurité et avec une autre dynamique que celle de l’école. Dans cette ambiance bienveillante et où ils peuvent être eux-mêmes, ils peuvent se questionner, exprimer leurs doutes, témoigner de leur expérience. J’espère que ce service sera un lieu d’expérimentation et de créativité qui saura répondre aux besoins des jeunes de notre canton.

Qui sont-ils?
Micha Weiss (28 ans) est marié à Daphné et depuis avril papa d’Élise. Il travaille à 60 % au SIAJ et dès le 1er septembre à 20 % à la paroisse du Val-de-Travers afin d’avoir plus de temps en famille. «C’est important pour moi d’être présent, surtout les premières années. C’est une mission que je prends à coeur.»

Quentin Beck (27 ans) travaille à 60 % au SIAJ et à 40 % à la paroisse des Hautes Joux.


Lors du culte de consécration, le chant peu connu «Tu seras la louange» de Glorious sera chanté. Quentin et Micha vous «encouragent à aller l’écouter pour vous faire l’oreille».