Prises de position protestantes sur Gaza

Des Palestiniens luttent pour obtenir des dons de nourriture dans une cuisine communautaire à Khan Younis, dans la bande de Gaza, le vendredi 16 mai 2025. / Keystone
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Des Palestiniens luttent pour obtenir des dons de nourriture dans une cuisine communautaire à Khan Younis, dans la bande de Gaza, le vendredi 16 mai 2025.
Keystone

Prises de position protestantes sur Gaza

Au niveau fédéral comme à Genève, l’Eglise protestante dénonce aujourd’hui la situation dans la bande de Gaza et en appelle au respect du droit international.

L’Eglise évangélique réformée de Suisse est sortie de sa réserve, ce jeudi 22 mai, face à la «situation humanitaire catastrophique» dans la bande de Gaza. Tout en continuant à condamner l’attaque du Hamas du 7 octobre, elle pointe aujourd’hui l’attitude du gouvernement du premier ministre Benjamin Netanyahou. «Chaque jour, des vies humaines sont perdues – des deux côtés de la frontière, mais dans des proportions dramatiquement inégales», peut-on lire dans le document. Et d’énumérer clairement «la restriction ciblée de l’aide humanitaire, la punition collective de populations entières, l’utilisation stratégique de la faim, de la fuite et de la peur».

Une déclaration attendue par nombre de protestants, mais qui détonne avec ses prises de parole précédentes. Il y a tout juste un mois, sa présidente Rita Famos expliquait à Protestinfo, dans les colonnes du «Temps», qu’«en tant qu’institution, l’Eglise n’a pas pour mission d’agir comme arbitre dans les conflits armés». Et d’insister alors: «Notre force réside dans l’accompagnement des personnes, non dans l’attribution des fautes.

Admettant aujourd’hui «un devoir de prise de parole», elle «demande au gouvernement suisse» que les violations du droit international humanitaire, en particulier la quatrième Convention de Genève relative à la protection des civils en temps de guerre, soient «nommées comme telles». L’EERS appelle enfin «la communauté internationale à assumer sa responsabilité de protection – au-delà des intérêts géopolitiques».

A Genève également

Même élan dans la Cité de Calvin, alors même qu’une prise de parole a longtemps été écartée par les autorités de l’Eglise protestante de Genève (EPG), notamment suite à l’interpellation de plusieurs de ses paroissiens. Dans un communiqué diffusé également ce 22 mai en fin de journée, l’EPG réagit «transie d’effroi», face au constat que ce «conflit israélo-palestinien a dégénéré en guerre totale, semant la désolation et la mort». Cette déclaration détaille encore: «Aux bombardements causant de dizaines de milliers de victimes civiles, aux destructions d’habitations et d’infrastructures vitales, à la détention de prisonniers et d’otages, aux meurtres et autres crimes, s’ajoutent aujourd’hui le blocage de l’aide humanitaire et la menace de la déportation de la population de Gaza.» 

Soulignant prendre la parole «depuis Genève, siège du Comité international de la Croix-Rouge, où les Conventions de Genève et leurs Protocoles ont été élaborés, codifiant ainsi le droit international humanitaire», l’EPG «appelle à tout mettre en œuvre afin que l’aide humanitaire soit autorisée de façon inconditionnelle à Gaza et que soit assurée la protection des populations civiles».